1. |
Dédale
07:49
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Depuis que le ciel s'est enfui
Il n'a jamais cessé de neiger
Les moteurs rouges vifs des camions ne dorment plus
Les pelles mécaniques boivent l'huile par citernes
Ils inventent d'immenses montagnes grises dans les quartiers nord
Ils ont beau
Le fleuve reste figé dans son lit
Doucement, l'élan s'amenuise, on ne sent plus très bien les choses
Doucement, tout s'anesthésie, et ne subsistent que les sirènes
Alarmant l'écho glacé de l'appartement
La solitude enfin habitée
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2. |
Piste
02:34
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À la mauve lueur crépusculaire
Nous vaquons à clôturer des feux circonstanciels
Avec la désinvolture née dans nos ventres
À mesure que la vitesse liquéfie ses reliefs
Et nos trajectoires fossiles
Des sévices nouveaux s'écoulent
Des moyennes surfaces
Traversées de folles cohortes d'oiseaux solaires
Soufflées par cette énergie ovale
Que le vent rénove
Entre les calvaires partiels et les corvées du visage
Nous bavons sur des vacances sérielles qui se meuvent
À l'aube nerveuse et cellulaire
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3. |
Canal
02:25
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Par les circonférences lisses foulant les vierges phonèmes
Nous revenons déferler comme des fractions fécondes
Au seuil subliminal de nos forces blêmes
Gagnons les prismes aux reflets féroces
Sur nos paupières vives et profondes
Le téléchargement de tumultueuses noces
Suivons là-bas les simultanéités négatives
La blanche suppression du signal
Dans nos écosystèmes aux morphologies nocives
Et pendant que se désessentialisent en diagonale
Les sources narcissiques formatées sur l'onde
Écoute la douce irrégularité des rumeurs séminales
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4. |
Artère
02:46
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Le solstice atomise le noyau serré
Un exosquelette contre l'éclatement du monde
S'il n'y a pas de nature, pourtant de grands cercles ouvrent ce qui tantôt se fermait
Un vacuum qui aspire les forces latentes
Comme le ressac succionne les pierres fractionnées
Mon corps sera là, dans l'orbite récalcitrant des cycles
Qui toujours nous recrachent
S'il n'y a jamais ni fin ni commencement
Je me laisserai porter par ma fatigue ancestrale
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5. |
Plage
02:49
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Étalons-nous, falsifiées
Dans la résistance tiède des phénomènes
Où les gestes symptomatiques
Capturent comme des méthodes
Tes intervalles catégoriques rappellent l'absence
Conventionnelle des miracles
Aux vieux registres des affects
Sur les chairs réifiées de tes méandres
Ton clair mirage vascille
Sur la vive discordance
Où modulent nos perspectives
Puisses-tu, vers l'énigme rance
Faire surgir, comme une fonction primitive
Mes rêves stationnaires
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6. |
Tunnel
02:55
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Au-delà des gravités obliques
Qui boîtent le long des blessures
Et des roches qui accrochent nos effluves
Au-delà du tremblement des buffles
Vautrés au fond de nos vulves fauniques
Et du verbe effaré de nos syntaxes
Par-delà le vagissement hormonal
Des horloges carrées que l'on fracture
En équilibre sur les lignes pointillées de l'avenir
Une fièvre atomique bourgeonne dans les gorges célestes
Recouverte d'une peau réfléchissante
D'où s'évapore la vie hors de la dureté tangible
Une ouverture gorgée de promesses
Que toute la sève du monde pompe à nos lèvres
En un souffle chaud et fluide qui irrigue
Nos vaisseaux cuivrés
De mille scintillements en points de fusion
Une combustion métalurgique qui soude et révèle
Cette étoile douce et ronde dédoublée au thorax
Fraîche comme un alliage pur
Et dont la semence, rythmiquement, nous renouvèle
Défriche un centre magnétique
En élargissant le futur
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7. |
Sillon
03:21
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Des turbulences en amorce dévoilent mes périls géolocalisés depuis l'ossature
Gavée de luminosités molles et d'heures sèches
Je laisse glisser mes formules dans une photorésistance viciée
Une chimie provisoire qui éteint et allume à la fois
L'urgence de nouvelles configurations pour l'algèbre des globules rouges L'ultime récidive où je regagne, vétuste
Ces algues lugubres qui poussent autour des os
En suivant la cartographie des eaux grises
À l'arrivée de luxuriantes moissons de poudres
La célébration grisante de nos vies miniatures
En quatorze cargaisons de muscles grinçants
Et d'ogives crevées sous les ongles
La grande messe de nos divorces réguliers
Où nous greffons au commerce des angles
L'armature des plaies minuscules
Cette saumure légèrement vinaigrée
Dans laquelle je me baigne
Au matin vierge de janvier
Un baptême qui purge l'organe vasculaire
Des mollusques collés
Au murmure des petites choses
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