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VOIES

by Claude Périard

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1.
Dédale 07:49
Depuis que le ciel s'est enfui Il n'a jamais cessé de neiger Les moteurs rouges vifs des camions ne dorment plus Les pelles mécaniques boivent l'huile par citernes Ils inventent d'immenses montagnes grises dans les quartiers nord Ils ont beau Le fleuve reste figé dans son lit Doucement, l'élan s'amenuise, on ne sent plus très bien les choses Doucement, tout s'anesthésie, et ne subsistent que les sirènes Alarmant l'écho glacé de l'appartement La solitude enfin habitée
2.
Piste 02:34
À la mauve lueur crépusculaire Nous vaquons à clôturer des feux circonstanciels Avec la désinvolture née dans nos ventres À mesure que la vitesse liquéfie ses reliefs Et nos trajectoires fossiles Des sévices nouveaux s'écoulent Des moyennes surfaces Traversées de folles cohortes d'oiseaux solaires Soufflées par cette énergie ovale Que le vent rénove Entre les calvaires partiels et les corvées du visage Nous bavons sur des vacances sérielles qui se meuvent À l'aube nerveuse et cellulaire
3.
Canal 02:25
Par les circonférences lisses foulant les vierges phonèmes Nous revenons déferler comme des fractions fécondes Au seuil subliminal de nos forces blêmes Gagnons les prismes aux reflets féroces Sur nos paupières vives et profondes Le téléchargement de tumultueuses noces Suivons là-bas les simultanéités négatives La blanche suppression du signal Dans nos écosystèmes aux morphologies nocives Et pendant que se désessentialisent en diagonale Les sources narcissiques formatées sur l'onde Écoute la douce irrégularité des rumeurs séminales
4.
Artère 02:46
Le solstice atomise le noyau serré Un exosquelette contre l'éclatement du monde S'il n'y a pas de nature, pourtant de grands cercles ouvrent ce qui tantôt se fermait Un vacuum qui aspire les forces latentes Comme le ressac succionne les pierres fractionnées Mon corps sera là, dans l'orbite récalcitrant des cycles Qui toujours nous recrachent S'il n'y a jamais ni fin ni commencement Je me laisserai porter par ma fatigue ancestrale
5.
Plage 02:49
Étalons-nous, falsifiées Dans la résistance tiède des phénomènes Où les gestes symptomatiques Capturent comme des méthodes Tes intervalles catégoriques rappellent l'absence Conventionnelle des miracles Aux vieux registres des affects Sur les chairs réifiées de tes méandres Ton clair mirage vascille Sur la vive discordance Où modulent nos perspectives Puisses-tu, vers l'énigme rance Faire surgir, comme une fonction primitive Mes rêves stationnaires
6.
Tunnel 02:55
Au-delà des gravités obliques Qui boîtent le long des blessures Et des roches qui accrochent nos effluves Au-delà du tremblement des buffles Vautrés au fond de nos vulves fauniques Et du verbe effaré de nos syntaxes Par-delà le vagissement hormonal Des horloges carrées que l'on fracture En équilibre sur les lignes pointillées de l'avenir Une fièvre atomique bourgeonne dans les gorges célestes Recouverte d'une peau réfléchissante D'où s'évapore la vie hors de la dureté tangible Une ouverture gorgée de promesses Que toute la sève du monde pompe à nos lèvres En un souffle chaud et fluide qui irrigue Nos vaisseaux cuivrés De mille scintillements en points de fusion Une combustion métalurgique qui soude et révèle Cette étoile douce et ronde dédoublée au thorax Fraîche comme un alliage pur Et dont la semence, rythmiquement, nous renouvèle Défriche un centre magnétique En élargissant le futur
7.
Sillon 03:21
Des turbulences en amorce dévoilent mes périls géolocalisés depuis l'ossature Gavée de luminosités molles et d'heures sèches Je laisse glisser mes formules dans une photorésistance viciée Une chimie provisoire qui éteint et allume à la fois L'urgence de nouvelles configurations pour l'algèbre des globules rouges L'ultime récidive où je regagne, vétuste Ces algues lugubres qui poussent autour des os En suivant la cartographie des eaux grises À l'arrivée de luxuriantes moissons de poudres La célébration grisante de nos vies miniatures En quatorze cargaisons de muscles grinçants Et d'ogives crevées sous les ongles La grande messe de nos divorces réguliers Où nous greffons au commerce des angles L'armature des plaies minuscules Cette saumure légèrement vinaigrée Dans laquelle je me baigne Au matin vierge de janvier Un baptême qui purge l'organe vasculaire Des mollusques collés Au murmure des petites choses

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ALBUM DISPONIBLE SUR KOHLENSTOFF RECORDS (7 $) :
kohlenstoff.ca/album/voies

credits

released October 2, 2019

Dans le jargon de la musique engagée, il est difficile de faire plus pertinent que Claude Périard, que vous connaissez probablement sous le nom de Claude l’Anthrope. Peu importe l’appellation, l’artiste a ajouté le mois dernier une impressionnante œuvre à son année 2019 déjà très productive. Pour cette excursion beaucoup plus exploratoire que son récent ALLO FUTUR, qui était d’ailleurs l’album du mois de septembre sur le site, nous avons le plaisir de goûter sa fine poésie étalée sur des dérapages électroacoustiques étoffés.

L’imposante pièce Dédale nous introduit sans hâte au concept de ce nouvel album. Les premières paroles surviennent après un peu plus de cinq minutes, nous faisant découvrir la douce voix trafiquée qui nous guidera tout au long du disque. L’équilibre entre le chant parlé et les expérimentations sonores est particulièrement réussi. Avouons que le défi était de taille vu l’absence quasi totale de voix dans ce créneau musical bien spécifique. Fidèle à son habitude, Claude sort de la formule classique en intégrant une multitude d’échantillonnages audios surprenants et nous fait saliver avec plusieurs passages de synthétiseurs discrets, mais savoureux.

Vous aurez donc compris l’ensemble de la structure se dissimulant derrière VOIES. Les sept morceaux coulent comme une rivière sans tumulte et les mots accompagnent magnifiquement bien notre écoute. Les splendides textes de Canal ou encore Tunnel ont frappé dans le mile pour moi, mais chaque personne trouvera sa propre pépite dans cette enivrante poésie. Ce petit bijou constitue une excellente façon de redécouvrir la musique de Claude si vous étiez familiers·ères avec l’aspect plus pop de son art.

- Mes Enceintes font défaut, 8 novembre 2019, William Paulhus

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Claude Périard Montreal, Québec

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